• TENDRESSE ANIMALE


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  • MES POEMES D'AMOUR: Pucelle

     

    PUCELLE

    Précieuse pucelle
    Sous sempiternelle tutelle
    Languissante dans la citadelle
    Où rôdent mille sentinelles
    Tu ne rêves plus de faire la belle
    D’une vie de Polichinelle
     As-tu perdu la fibre rebelle ?
    Est-ce sans appel ?
    Ton corps d’algazelle
    Sous l’assaut continuel
    De privations cruelles
     Répand des bouquets  sensuels
    faisant vibrer
    Les cœurs arcs-en-ciel
    Des fous romanichels
    Aux élans passionnels
    Aux dérives obsessionnelles
    A qui tu inspires
    De voluptueuses villanelles.
    Adorable pucelle
    Cette nuit inhabituelle
    Dans les feux de tes prunelles
    Je vois le chevalier providentiel
    Ton reflet intemporel
    Qui dans son étreinte fusionnelle
    T’initieras aux frémissements charnels.

    *Nomad*


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  • PHOTOS DU PAYS : Fontaine à Marrackech


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  • FLORILEGE : Christian Bobin


     

    *Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour . . C'est même chose que d'aimer ou d'écrire. C'est toujours se soumettre à la claire nudité d'un silence. C'est toujours s'effacer.

    *C'est très beau d'aller vers un solitaire, cela donne des frissons comme un animal sauvage et doux. Le malheur, c'est que si vous réussissez à attraper un solitaire,vous le perdez, il n'est plus seul.

    *Les vrais artistes trouvent leur force dans ce qui les accable. D'un empêchement à vivre, ils font une grâce.
      
    *Comment sortir de soi? Parfois cette chose arrive, qui fait que nous ne sommes plus enfermés: un amour sans mesure. Un silence sans contraire. La contemplation d'un visage infini, fait de ciel et de terre.

     


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  •  Mes POEMES-SPLEEN: Spleen

     

    SPLEEN

    Aucun air ne défoule
    Le dégoût spectre affreux
    A peuplé d’échos creux
    Mes vieux jours loin des foules


    Empestant la nausée
    L’âme mise en déroute
    Assaillie par les doutes
    Est comme névrosée

    Victime de malaise
    Tout en deuil d’émotions
    Le cœur perd ses passions
    Ne sent plus la fournaise

    La raison sans clarté
    Se morfond dans le spleen
    Voit son joug qui décline
    D’obscurs maux l'attenter


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  • CITATIONS D'AUTEURS

     

    Mieux vaut écrire pour soi et n'avoir pas de public plutôt que d'avoir un public et ne plus être soi-même.


    Cyril Conroy


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    BEAUX TEXTES: Eloge de la solitude

     

     Il n’y a pas la moindre sagesse dans ma vie. Pas non plus de folie. Je ne sais pas au juste ce qu’il y a dans ma vie. La vie peut-être, simplement. Et la solitude, sagesse et folie confondues. La solitude occupe ma maison à un point incroyable de sans gêne. Elle ne laisse rien en dehors d’ elle, sauf la page blanche. C’ est lorsque j’écris que je suis le moins seul. La solitude, quand elle monte dans un couple, est terrible, malfaisante. Quand elle entre chez moi, elle est – comment dire: détendue. Elle a ses habitudes, sa place faite. La solitude est une maladie dont on ne guérit qu’ à condition de la laisser prendre ses aises et de ne surtout pas chercher le remède, nulle part. J’ai toujours craint ceux qui ne supportent pas d’être seuls et demandent au couple, au travail, à l’ amitié, voire, même au diable ce que ni le couple, ni le travail, ni l’amitié ni le diable ne peuvent donner : une protection contre soi-même, une assurance de ne jamais avoir affaire à la vérité solitaire de sa propre vie. Ces gens-là sont infréquentables. Leur incapacité d’être seuls fait d’eux les personnes les plus seules au monde.

     

    Christian Bobin, extrait de “L’épuisement”


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  •  BELLES HSTOIRES : Les deux amants

     

    Au début du printemps, le calife, à Bagdad, donna joyeux festin sur la rive du Tigre.

    Il gardait sous le voile une jeune beauté qui versait en chantant de sa bouche le sucre ; quand pareille à Vénus, elle prenait sa lyre, la lyre de Vénus devait faire silence.

    Elle avait à l'égard d'un page du calife, brillant comme un soleil dans le ciel de l'amour, un tel attachement qu'elle en perdait l'esprit.

    Ces amoureux étaient enchantés l'un de l'autre — ou plutôt, ils étaient possédés l'un de l'autre.

    Mais les cent gardiens qui épiaient leurs gestes ne leur permettaient point d'être l'un avec l'autre.

    Cette beauté voilée fut à bout de patience, dans le feu du désir, brûlant de solitude, et faisant sous le voile ouïr sa belle voix tout en l'accompagnant des accords de sa lyre.

    Décrivant son amour en une poésie qu'elle mit en musique, elle chanta ceci :

    « Ô ciel ! jusquas à quand seras-tu donc perfide, réduiras-tu mon âme, useras-tu ma vie ?

    Jamais je ne sentis l'ardeur de ton amour.

    D'être si peu aimée de toi, je suis honteuse.

    Mieux vaut donc qu'un instant je m'occupe de moi, que je trouve un remède à ma condition. »

    Au harem se trouvait une fille charmante qui, comme elle, savait déclamer et chanter.

    « Partout des espions te surveillent », dit-elle,

    « comment trouveras-tu le remède à tes maux ?

    — Voici comment », dit-elle en retirant son voile.

    Telle la lune qui se plonge dans le fleuve, comme un poisson, dans l'onde, elle s'abandonna.

    Le page se trouvait posté tout près de là : par la séparation son âme était amère.

    Quand la jeune beauté se jeta dans le Tigre, il la suivit, liant à son cou ses deux bras ; elle en fit tout autant et tous deux disparurent, fuyant ce qui distingue et le toi et le moi, quittant cet univers fait de dualité. 

    Ô Djâmi ! telle est la coutume de l'amour ; tel est l'amour réel ; le reste n'est que haine.

    Si tu veux te tourner vers l'océan d'amour, comme ces deux amants, à toi-même, renonce.


     

     Djâmi

    (Hekmat)


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