•  SAGESSE DES CONTES : Les objets

     

    Dans certaines traditions magiques, les disciples consacrent un jour par an- ou une fin de semaine, si c’est nécessaire- à entrer en contact avec les objets de leur maison. Ils touchent chaque objet et demandent à voix haute : »Ai-je vraiment besoin de cela ? »

    Ils prennent les livres sur l’ étagère : « Relirai-je ce livre un jour ? »

     Ils examinent les souvenirs qu’ils ont conservés : »Est-ce que je considère encore comme important le moment que cet objet me rappelle ? »

     Ils ouvrent toutes les armoires : »Depuis combien de temps ai-je ce vêtement sans jamais le porter ? En ai-je vraiment besoin ? »

     Le maître dit :

     « les objets ont leur énergie propre. Quand ils ne sont pas utilisés, ils finissent par se transformer en eau stagnante et la maison devient alors l’endroit idéal pour la moisissure et les moustiques.

     « Il faut être attentif et laisser cette énergie se répandre librement. Si vous gardez ce qui est vieux, le neuf n’a plus d’espace où se manifester.

      

    Mektub, Paulo Coelho

     


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  •  SAGESSE DESCONTES : Le grand arbre

     

     LE GRAND ARBRE

     

    Lao-tseu voyageait un jour avec ses disciples. Ils rencontrèrent des bûcherons qui venaient d'abattre tous les arbres d'un bois, à l'exception d'un seul.

    L'arbre qui avait échappé au massacre était immense, si grand qu'une foule pouvait s'asseoir dans son ombre.

    Lao-tseu envoya ses disciples s'enquérir de la raison du privilège accordé à cet arbre.

    Les bûcherons expliquèrent qu'il ne valait rien. Il était inutilisable en menuiserie, son tronc et ses branches étant trop noueux. Comme combustible il était également sans intérêt, en brûlant, il dégageait une fumée qui irritait les yeux. Voilà pourquoi nul ne se donnait la peine de le couper.

    Cela amusa beaucoup Lao-tseu.

    Soyez comme cet arbre, dit-il à ses disciples. Si vous êtes utiles, on vous abattra et vous servirez de mobilier dans la maison de quelqu'un d'autre. Si vous êtes beau, on vous achètera comme objet décoratif. Suivez l'exemple de cet arbre, n'ayez aucune utilité. Vous grandirez en paix et un jour des milliers de personnes savoureront l'ombre que vous projetterez.


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    SAGESSE : Gengis khan et son aigle

     

     

    Gengis khan et son aigle

     

    Un matin, le guerrier mongol Gengis Khan et sa cour partirent à la chasse. Tandis que ses compagnons emportaient arcs et flèches, Gengis Khan portait sur le bras son faucon favori, qui était meilleur et plus précis que n’importe quelle flèche, parce qu’il pouvait s’élever dans les cieux et voir ce que l’être humain ne voit pas.
    Cependant, malgré tout leur enthousiasme, ils ne trouvèrent rien. Déçu, Gengis Khan regagna son campement, mais pour ne pas se décharger de sa frustration sur ses compagnons, il se sépara du cortège et décida de cheminer seul.
    Ils étaient restés dans la forêt plus longtemps que prévu, et Khan mourait de fatigue et de soif. A cause de la chaleur de l’été, les ruisseaux étaient à sec, il ne trouvait rien à boire, et puis, miracle ! Il vit devant lui un filet d’eau qui descendait d’un rocher.
    Immédiatement, il détacha le faucon de son bras, prit la petite coupe en argent qu’il portait toujours avec lui, mit un long moment à la remplir, et, alors qu’il était sur le point de la porter à ses lèvres, le faucon prit son vol et lui arracha la coupe des mains, la jetant au loin.

    Gengis Khan était furieux, mais c’était son animal favori, peut-être avait-il soif lui aussi. Il saisit la coupe, nettoya la poussière et la remplit de nouveau. Le verre à demi-plein, le faucon l’attaqua à nouveau, renversant le liquide.
    Gengis Khan adorait son animal, mais il savait qu’il ne pouvait tolérer en aucune circonstance qu’on lui manquât de respect; quelqu’un pouvait assister de loin à la scène, et plus tard raconter à ses guerriers que le grand conquérant était incapable de dompter ne serait-ce qu’un oiseau.
    Cette fois, il tira son épée de sa ceinture, s’empara de la coupe, recommença à la remplir, gardant un oeil sur la coupe et l’autre sur le faucon. Dès qu’il vit qu’il y avait assez d’eau, il se prépara à boire, alors le faucon prit de nouveau son vol et se dirigea vers lui. Khan, d’un coup précis, lui transperça le coeur.
    Mais le filet d’eau avait séché. Décidé à boire d’une manière ou d’une autre, il grimpa sur le rocher pour trouver la source. A sa surprise, il y avait vraiment une nappe d’eau et, au milieu, mort, l’un des serpents les plus venimeux de la région. S’il avait bu l’eau, il aurait quitté le monde des vivants.
    Khan revint au campement avec le faucon mort dans les bras. Il fit fabriquer une reproduction en or de l’oiseau, et il grava sur une aile :
     » Même quand un ami fait quelque chose qui ne plait pas, il reste un ami.  »
    Sur l’autre aile, il fit écrire :
    « Toute action motivée par la fureur est une action vouée à l’échec. »

    Extrait du livre de , Comme le fleuve qui coule.


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    SAGESSE DES CONTES :

     

     

    « Imaginez une chenille. Elle passe la plus grande partie de son existence à regarder d'en bas les oiseaux voler, et s'indigne de son propre destin et de sa forme. « Je suis la plus méprisable des créatures, pense-t-elle, laide, répugnante, condamnée à ramper sur la terre ». Un jour, cependant, la Nature lui demande de tisser un cocon. La voilà effrayée:jamais elle n'a tissé de cocon. Croyant être en train de bâtir sa tombe, elle se prépare à mourir. Bien que malheureuse du sort qui était le sien jusque-là, elle se plaint encore à Dieu: « Au moment où je m'étais enfin habituée, Seigneur, vous me retirez le peu que je possède! » Désespérée, elle s'enferme dans son cocon et attend la fin. Quelques jours plus tard, elle constate qu'elle s'est transformée en un superbe papillon. Elle peut voler dans le ciel et les hommes l'admirent. Elle s'étonne du sens de la vie et des desseins de Dieu ».

     Paulo Coelho , « Maktub »


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    LE CONTEUR DE PRAGUE

     

    Il était une fois un homme nommé Yacoub. Il vivait pauvre mais sans soucis, heureux de rien,
    libre comme un saltimbanque, et rêvant sans cesse plus haut que son front. En vérité, il était
    amoureux du monde. Or, le monde alentours lui paraissait morne, brutal, sec de coeur,
    sombre d'âme. Il en souffrait. " Comment, se disait-il, faire en sorte qu'il soit meilleur ?
    Comment amener à la bonté ces tristes vivants qui vont et viennent sans un regard pour leurs
    semblables ? ". Il ruminait ces questions par les rues de Prague, sa ville, errant et saluant les
    gens qui ne lui répondaient pas.
    Or un matin, comme il traversait une place ensoleillée, une idée lui vint.. "ET si je leur
    racontais des histoires ? pensa-t-il. Ainsi, moi qui connais la saveur de l'amour et de la
    beauté, je les amènerais assurément au bonheur." Il se hissa sur un banc et se mit à parler.
    Des vieillards, des femmes étonnées, des enfants, firent halte un moment pour l'écouter, puis
    se détournèrent de lui et poursuivirent leur route.
    Yacoub, estimant qu'il ne pouvait changer le monde en un jour, ne se découragea pas. Le
    lendemain il revint en ce même lieu et à nouveau lança au vent, à voix puissante, les plus
    émouvantes paroles de son coeur. De nouvelles gens s'arrêtèrent pour l'écouter, mais en plus
    petit nombre que la veille. Certains rirent de lui. Quelqu'un le traita même de fou, mais il ne
    voulut pas l'entendre. "Les paroles que je sème germeront, se dit-il. Un jour elles entreront
    dans les esprits et les éveilleront. Je dois parler, parler encore."
    Il s'obstina donc et, jour après jour, vint sur la grand place de Prague parler au monde,
    conter merveilles, offrir à ses pareils l'amour qu'il se sentait. Mais les curieux se firent rares,
    disparurent, et bientôt il ne parla plus que pour les nuages, le vent et les silhouettes pressées
    qui lui lançaient à peine un coup d'oeil étonné, en passant. Pourtant il ne renonça pas.
    Il découvrit qu'il ne savait et ne désirait rien faire d'autre que conter ses histoires
    illuminantes, même si elles n'intéressaient personne. Il se mit à les dire les yeux fermés, pour
    le seul bonheur de les entendre, sans se soucier d'être écouté. Il se sentit bien en lui-même et
    désormais ne parla plus qu'ainsi: les yeux fermés. Les gens, craignant de se frotter à ses
    étrangetés, le laissèrent seul dans ses palabres et prirent l'habitude, dès qu'ils entendaient sa
    voix dans le vent, d'éviter le coin de place où il se tenait.
    Ainsi passèrent des années. Or, un soir d'hiver, comme il disait un conte prodigieux dans le
    crépuscule indifférent, il sentit que quelqu'un le tirait par la manche. Il ouvrit les yeux et vit
    un enfant. cet enfant lui fit une grimace goguenarde et lui dit en se hissant sur la pointe des
    pieds:
    - Ne vois-tu pas que personne ne t'écoute, ne t'a jamais écouté, ne t'écoutera jamais ? Quel
    diable t'a donc poussé à perdre ainsi ta vie ?
    - J'étais fou d'amour pour mes semblables, répondit Yacoub. C'est pourquoi, au temps où
    tu n'étais pas encore né, m'est venu le désir de les rendre heureux.
    Le marmot ricana:
    - Et bien, pauvre fou, le sont-ils?
    - Non, dit Yacoub, hochant la tête.
    - Pourquoi donc t'obstines-tu? demanda doucement l'enfant, pris de pitié soudaine.
    Yacoub réfléchit un instant.
    - Je parle toujours, certes, et je parlerai jusqu'à ma mort. Autrefois, c'était pour changer le
    monde.
    Il se tut, puis son regard s'illumina. Il dit encore:
    - Aujourd'hui c'est pour que le monde, lui, ne me change pas.

     

    Henri gougaud, in l'arbre au trésors


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  • SAGESSE DES CONTES :Le bonheur

     

    LA CITHARE DU BONHEUR

     
    C’était un homme droit et sincère qui cherchait le chemin du bonheur, qui cherchait le chemin de la vérité. Il alla un jour trouver un vénérable maître soufi dont on lui avait assuré qu’il pourrait les lui indiquer. Celui-ci l’accueillit aimablement devant sa tente et, après lui avoir servi le thé à la menthe, lui révéla l’itinéraire tant attendu : « C’est loin d’ici, certes, mais tu ne peux te tromper : au coeur du village que je t’ai décrit, tu trouveras trois échoppes. Là te sera révélé le secret du bonheur et de la vérité. »
    La route fut longue. Le chercheur d’absolu passa maints cols et rivières. Jusqu’à ce qu’il arrive en vue du village dont son coeur lui dit très fort : « C’est là le lieu ! Oui, c’est là ! » Hélas ! Dans chacune des trois boutiques il ne trouva comme marchandises que rouleaux de fils de fer dans l’une, morceaux de bois dans l’autre et pièces éparses de métal dans le troisième. Las et découragé, il sortit du village pour trouver quelque repos dans une clairière voisine.
    La nuit venait de tomber. La lune remplissait la clairière d’une douce lumière. Lorsque tout à coup se fit entendre une mélodie sublime. De quel instrument provenait-elle donc ? Il se dressa tout net et avança en direction du musicien. Lorsque, stupéfaction, il découvrit que l’instrument céleste était une cithare faite de morceaux de bois, des pièces de métal et des fils d’acier qu’il venait de voir en vente dans les trois échoppes du village.
    A cet instant, il connut l’éveil. Et il comprit que le bonheur est fait de la synthèse de tout ce qui nous est déjà donné, mais que notre tâche d’hommes intérieurs est d’assembler tous ces éléments dans l’harmonie.

    Conte soufi


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  • SAGESSE DES CONTES : Les mensonges de la vérité

     

     LE MENSONGE DE LA VERITE
    Paradoxes du désir


    Un jeune homme idéaliste avait un jour entendu dire que la vérité était une femme jeune, belle et désirable. Si désirable que l’homme suffisamment heureux pour faire sa rencontre se trouverait à jamais comblé. Dès cet instant, le jeune homme sentit son cœur se gonfler de désir pour la belle inconnue, et il jura de consacrer sa vie à la trouver.
    Il la chercha d’abord dans les livres de sagesse et de philosophie, mais il découvrait sans cesse de nouveaux livres qui démentaient, preuve à l appui , les vérités publiées avant eux.
    Il la chercha alors dans les religions, car chaque religion prétendait posséder la vérité ultime ; mais cette vérité était ardemment contestée par les autres religions.
    Alors, il la chercha dans le vaste monde. Chaque fois qu’il arrivait dans une ville ou un village, il demandait :
     » Connaissez-vous la vérité ? Vit-elle ici ?  »
    Et à chaque fois, on lui répondait :
     » La vérité ? Oui, elle est passée par ici, il y a bien longtemps. Mais elle est repartie, et personne ne sait où elle s’en est allée.  »
    Lorsqu’il eut visité chaque ville de chaque pays, et que plus de la moitié de sa vie se fut écoulée, notre chasseur de vérité abandonna les hommes et se tourna vers la nature. Il interrogea longuement les arbres, les montagnes, les forêts, les océans, et également les oiseaux, les poissons, les mammifères et même les insectes. Il leur demandait :
     » Connaissez-vous la vérité ? Vit-elle ici ?  »
    Et arbres, montagnes, forêts, océans, oiseaux, poissons, mammifères et insectes lui répondaient invariablement, dans leurs langages propres :  » La vérité ? Oui, nous l’avons vu passer il y a bien longtemps. Mais elle ne s’est pas attardée, et qui sait où elle peut bien être à présent ?  »
    Le jeune homme était devenu un vieil homme, et il cherchait toujours la vérité. Après avoir épuisé les ressources de la sagesse, des hommes et de la terre, il parvint dans un grand désert de sable blanc. Et il interrogea le désert :
     » Sais-ru où se trouve la vérité ?  »
    Et le désert répondit :
     » Elle se trouve ici. Car je suis la vérité.  »
    Mais à force de chercher la vérité, le vieux noble avait appris à reconnaître les artifices et à éluder les tentations. Il sut aussitôt que le désert mentait, et il poursuivit sa route.
    Finalement, il parvint au bout du monde. L&agrave%3


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  • APHORISMES

     

    Un jour, un homme vint voir un sage et lui demanda:
    - Maître, que dois-je faire pour acquérir la sagesse ?
    Le sage ne répondit pas. Ayant répété plusieurs fois la question sans résultat, l'homme
    se retira. Mais il revint le lendemain et fit la même demande:
    - Maître, que dois-je faire pour acquérir la sagesse ?
    Toujours pas de réponse. Il revint le troisième jour en répétant encore:
    - Maître, que dois-je faire pour acquérir la sagesse ?
    Finalement, le sage se dirigea vers une rivière, et, entrant dans l’eau, pria l'homme de
    le suivre. Arrivé à une profondeur suffisante, il le saisit par les épaules et le maintint
    sous l’eau, en dépit des efforts qu'il faisait pour se libérer. Au bout d’un moment, le
    sage le relâcha et quand l'homme eut à grand-peine retrouvé son souffle, le sage lui
    demanda:
    - Dis-moi, quand tu étais plongé sous l’eau, quel était ton suprême désir ?
    Sans hésitation le jeune homme répondit:
    - De l’air, de l’air ! J’avais besoin d’air !
    - N’aurais—tu pas préféré la richesse, les plaisirs, la puissance ou l’amour ? N’as-tu
    songé à aucune de ces choses ?
    - Non, Maître, j’avais besoin d’air et ne pensais qu’à cela.
    - Eh bien, reprit le sage, pour acquérir la sagesse, il faut la désirer aussi intensément
    que tu désirais de l’air, il y a un instant. Il faut lutter pour elle à l’exclusion de tout
    autre ambition dans la vie. Elle doit être ta seule et unique aspiration, nuit et jour.
    Si tu cherches la sagesse avec une telle ferveur, un jour, tu la trouveras.


    Vieux conte oriental


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    L’origine de l’arc-en-ciel
     
     
    Il y a bien longtemps, toutes les couleurs du monde ont commencé à se disputer. Chacune a voulu être la meilleure, la plus importante, la plus utile ou la plus aimée.
     
    Le Vert dit :
    - Naturellement je suis la couleur la plus importante, symbole de la vie et de l’espoir. J’ai été choisie pour l’herbe, les arbres et les feuilles. Regardez les paysages autour de vous et vous saurez que j’ai raison : lorsque le regard se pose sur toutes les végétations, un grand calme naît et toutes les tensions s’apaisent.
     
    Le Bleu l’interrompit :
    - Vous ne pensez qu’à la terre, mais regardez le ciel et la mer. C’est l’eau qui est la base de toute vie et qui s’élève des profondeurs océanes jusqu’aux nuages. Je couvre l’immensité des mille nuances qui m’habitent.
     
    Mais le Pourpre dit alors avec autorité :
    - Je suis la couleur de la force. Les ducs, les rois, les chefs de clan et les évêques ont choisi ma couleur parce que je suis le symbole de l’autorité et de la sagesse. Personne n’hésite avec moi. Tous écoutent et obéissent.
     
    Le Jaune rit sous cape :
    - Vous prenez tout trop au sérieux. J’apporte rire, joie et chaleur au monde. Comme toutes les étoiles, le soleil irradie ma chaleur tout comme la lune qui le reflète. Le tournesol apporte le rire au monde en se tournant vers le soleil. Tout ce qui est jaune, fleurs, insectes, papillons, projette la lumière et la joie qui n’existeraient pas sans moi !
              
    Ensuite l’Orange vint se congratuler :
    - Je suis la couleur chaude de la santé et du renouveau. Peut-être suis-je rare et précieux, mais regardez les fruits qui éclatent de ma vitalité et s’embellissent de mes nuances. Je ne suis pas toujours et partout, mais quand je colore le ciel à l’aurore ou au crépuscule, ma beauté est si grandiose que personne ne pense plus à vous.
     
    L’Indigo prit la parole plus tranquillement que les autres et dit :
    - Pensez à moi ! Je suis la couleur du silence. Vous tenez tous compte de moi. Sans moi, vous êtes superficiels. Je représente l’esprit, les idées, les pensées. Vous avez besoin de moi pour équilibrer et contraster la vie, pour vos croyances, pour vos moments tranquilles ainsi que pour votre paix intérieure.
     
    A ce moment, le Rouge, n’y tenant plus, s’écrie :
    - Je suis le chef au-dessus de vous tous ! Je suis le sang et la vie, la couleur du danger et du courage. Je suis le feu, mais aussi la couleur de la passion et de l’amour, des roses et des coquelicots. Sans moi, la terre serait aussi morne que la lune !
     
    Et les couleurs auraient continué à se vanter, chacune convaincue de sa propre importance si un éclair soudain n’avait jailli dans le ciel et si le tonnerre n’avait grondé. Une pluie violente tomba sans pitié sur toutes les couleurs apeurées qui se rassemblèrent alors pour se protéger.
                La pluie s’ adressa à elles :
    - Vous êtes toutes stupides à essayer ainsi de surpasser l’autre ! Chacune d’entre vous a sa vocation unique dans ce monde et possède quelque chose de spécial. Serrez-vous la main et venez avec moi.
    Elles firent comme la pluie le leur proposait. Elles se rencontrèrent et se donnèrent la main.
    La pluie leur dit :
    - A partir de maintenant, quand il pleuvra, toutes ensembles vous vous lèverez pour former un arc dans le ciel, et rappeler ainsi aux humains qu’ils peuvent ensemble s’unir dans la paix.
    C’est pourquoi l’Arc-en-Ciel est un signe d’espoir, d’amitié et de réconciliation. Il unit toutes les couleurs : le Rouge du feu de l’amitié et de l’amour ; l’Indigo des rêves qui remplissent nos cœurs ;  l’ Orange chaleureux et rafraîchissant ; le Jaune solaire illuminant le jour ; le Pourpre de l’autorité et de la sagesse ; le Bleu calme du ciel et de l’océan ; le Vert du peuple des végétaux.
                                                                                                                         


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