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    Vivre, mourir idiot

    Dans une chaumière
    Bâtie sur les chimères
    L’Ignorance, amante de Cécité,
    S’accaparait l’étoffe du Savoir
    Le Paraitre, caprice puéril,
    Snobait l’Etre en disgrâce
    Le Désir , obsession sempiternelle,
    Aux appétits frénétiques
    Bourdonnait, tourbillonnait
    En conquérant insatiable.
    Le Moi en émoi
    Sous la sainte Vanité
    Et parfois la magnanime Mégalomanie
    Rendait un culte païen
    A une gloire couvée
    Sous des dehors modestes.
    Le spectre du Déplaisir,
    Hôte répugnant,
    Seul, venait troubler
    La léthargie douceâtre
    Le contentement béat.
    Subsistait l’égarement :
    Croire Voir quand c’est regarder
    Evoluer quand c’est régresser
    Exister quand c’est vivre.
    Avec le trépas,
    S’évapore vite la légende
    D’un figurant mythique
    Tombé héroïquement
    sur le champ des chimères
    Ces rejetons de l’imagination,
    Pour le cœur enchanté une ivresse,
    Un tourment pour l’esprit désabusé.

    *Nomad*

     


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    APHORISMES

     

    DES MOTS POUR LES MAUX

    Tel un corps décharné
    la Frustration peinée
    vagabondait faiblarde
    la face trop blafarde
    Elle vit Déception
    sa soeur d'affliction
    celle-ci effarée
    semblait désemparée
    - Pauvre petit amour
    Presqu’à tous les détours
    nous guette l'infortune
    notre douleur commune.
    Déception aux abois
    avait perdu la voix
    dupée par le mirage
    son coeur n'était que rage
    -Allons chez notre amie
    Pour un brin de répit
    Le fée Consolation
    Aux exquises potions
    Ses mots doux réconfortent
    Et sa vertu transporte.
    Arpentant leur chemin
    Elles croisent soudain
    Obsession leur cousine
    La sinistre vermine
    qui fixait l’horizon
    soûlée de déraison.
    Brouillée par sa hantise
    et sa vue imprécise
    Elle n’eut d’ascendant
    Sur le duo détalant.
    La fée Consolation
    soeur de Compassion
    Offrit un bol d’espoir
    Aux martyrs des déboires
    De la douceur au miel
    Pour dissiper le fiel
    -Je n’ai pas d’élixir
    Maîtrisant le désir
    Un sourire, des mots
    Apaisent bien de maux.
    Un sommeil hypnotique
    Prit tôt nos frénétiques
    Qui rêvaient de ballade
    Aux prés et de gambade
    Li bé rées
    Du dé sir
    Et la quê te
    du plai sir

    Bzzz Bzz

    *Nomad*


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  • PROVERBES

     

    N'EN DEPLAISE A VOTRE GRANDEUR

     

     Comme tous les matins,

    Se levant plein d’entrain,

    La Vanité voûtée

    par sa faim excitée

    Ordonna au Désir

    Son commis et vizir

    De seller les destriers

    S’en aller en guerriers

    Affronter les tempêtes

    Etendre les conquêtes.

    -N’en déplaise à votre Grandeur

    Si j’interromps votre ferveur,

    Réfrène un brin vos convoitises

    Contrariant vos hantises.

    Mes chevaux jadis des pur-sang

    Par nos chevauchées endiablées

    Nos aventures effrénées

    Sont plus que piètres canassons

    Par malheur aussi, je me rouille

    Ma vue peu à peu s’embrouille

    Mon corps usé s’est alourdi

    Mes membres se sont engourdis.

    -Comment oses-tu caméléon

    Toi bataillant comme un démon

    Pour mon orgueil et mes trophées

    Avoir des propos insensés

    Froissant sans égard l’amour-propre

    Par ces allégations âpres !

    -Pardonnez-moi votre Grandeur

    De manquer de feu et d’ardeur

    Mais il faudrait vraiment dès lors

    vous contenter des beaux trésors

    accumulés de par le monde

    Dont votre palais  surabonde

    Moi je prends, illico, forcé

    De sa seigneurie congé.

    Le Désir disparut

    Fuyant l’être bourru

    A l’appétit vorace

    l’œil perçant de rapace

    Qui revint au palais

    L’air fier mais accablé

    Maudissant à mort la mauviette

    Qui le condamnait aux oubliettes.

    *Nomad*


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