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Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !
Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit
Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répitCharles Baudelaire
(Extrait)
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LARME DE FEU
La rage croupissant
Aux tréfonds de l’âme
Minée par le sinistre dégoût
N’a de cesse d’ébranler
L’édifice s'effritant
Sous le fardeau des jours
Étouffant l’élan
Du coeur grisé
Par les promesses incertaines
De l’espérance trompeuse
Habillant d’horreur
Les scènes affreuses
D’une vie galopante
Car subir les feux dévorants
De ce volcan fumant
N’être plus rien
Qu’un cadavre ambulant
Déambulant, errant
Survivre âprement
Tel un déporté
Ravalant le souffre
Du terrible exil
En quête perpétuel
De divertissements palliatifs
Extirper les affres
D’un chagrin qui s’amplifie
Fuyant sans cesse
Ce démon affolant
Troublant, déroutant
Que l’âme expire
Crachant tout le dégoût
Toute la haine souillant
L’essence de cette nature
moribonde
Pour qu’enfin triomphent
Les ténèbres des lumières
De l’esprit abattu
Et que ne subsiste
Qu’une larme de feu.*Nomad*
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Un couple de randonneurs à la campagne. La femme :
- Chéri...Ce paysage me laisse sans voix !
- Parfait, nous campons ici !
Pourquoi a-t-on appelé notre planète : "TERRE DES HOMMES "
Parce que c'est impossible de faire: " TAIRE DES FEMMES"
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"Un matin, le Bouddha était assis, entouré de ses disciples,
lorsqu'un homme vint les trouver.
"Dieu existe-t-il , demanda-t-il.
- Il existe", assura le Bouddha.
Après le déjeuner, un autre homme s'approcha :
"Dieu existe-t-il ?
- Non, il n'existe pas", affirma le Bouddha.
Plus tard dans la journée, un troisième homme posa la même question :
"Dieu existe-t-il ?
- C'est à vous de décider, déclara le Bouddha.
- Maitre, c'est absurde ! s'écria l'un des disciples.
Comment pouvez-vous à la même question donner des réponses différentes ?
- Parce que ce sont des personnes différentes, répliqua l'Illuminé,
et chacune s'approchera de Dieu à sa manière :
à travers la certitude, la négation ou le doute."
Paulo Coelho, Maktub
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En vérité tu ne sais rien de la sagesse- Tant que tu n'as pas fait l'expérience des ténèbres.
La douleur, les déceptions et les idées noires n'ont pas pour but de nous aigrir, mais de nous mûrir et de nous purifier.
Herman Hesse
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La Raison et la Passion
La devineresse reprit la parole : qu'en est-il de la Raison et de la Passion ?
Il dit :
Votre âme est parfois un champ de bataille où raison et jugement combattent la passion et le désir. Puissé-je être le pacificateur de votre âme, transformer la discorde et la rivalité de vos éléments en unité et en mélodie !
Mais comment y arriverai-je, à moins que vous ne soyez vous aussi des faiseurs de paix, et même des amants de tout ce qui vous compose?
Votre raison et votre passion sont le gouvernail et les voiles de votre âme navigatrice.
Si voiles ou gouvernail se brisent, vous ne pourrez qu'être malmenés et dériver ; ou bien rester en panne entre deux eaux.
Car la raison, si elle est seule à gouverner est une force qui limite ; tandis que la passion, laissée à elle-même est flamme qui brûle jusqu'à se détruire elle même.
Laissez donc votre âme exalter la raison jusqu'à la hauteur de la passion, pour qu'elle chante ; et qu'elle guide la passion à force de raison, que celle-ci vive jusqu'à sa propre résurrection journalière et tel le phénix renaisse de ses cendres.
J'aimerais que vous considériez votre jugement et votre désir comme vous feriez de deux invités chéris sous votre toit.
Car il est bien certain que vous n'honoreriez pas l'un plus que l'autre ; car se soucier davantage de l'un vous fait perdre l'amour et la confiance des deux. Parmi les collines, quand vous êtes assis à l'ombre fraîche des peupliers blancs, goûtez la paix et la sérénité des prés et des champs éloignés, que votre coeur murmure en silence « Dieu repose dans la raison. » Et quand vient l'orage, que le vent puissant secoue la forêt, que le tonnerre et l'éclair proclament la majesté du ciel, que votre coeur terrifié déclare « Dieu se meut dans la passion. »
Et puisque vous êtes un souffle de la sphère divine, une feuille dans la forêt de Dieu, vous devriez vous aussi reposer dans la raison, bouger par la passion.
"Le prophète" Khalil Gibran
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Envolée nocturne
Tel un appel venant de l’empyrée scellé
L’air mystique, aérien de la flûte magique
Eveilla en douceur mon âme léthargique
Qui séjournait au creux de profondeurs voilées
Mue par un vent frais frémissante d’ardeur
Elle rendit des jets de maux ensevelis
De longs regrets moisis, des passions avilies
Ces macules troublant l’éclat de sa grandeur
Débuta l’envolée vers les sphères féeriques
Convoitant l'ivresse, les transes poétiques
Fuyant la pesanteur, les décors enlaidis
Sur sa couche de mort l’enveloppe charnelle
Gisait, délaissée par la noble rebelle
Les yeux toujours noyés de larmes refroidies*Nomad*
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« Les hommes qui poursuivent une multitude de femmes peuvent aisément se répartir en deux catégories. Les uns cherchent chez toutes les femmes leur propre rêve, leur idée subjective de la femme. Les autres sont mus par le désir de s'emparer de l'infinie diversité du monde féminin objectif.
L'obsession des premiers est une obsession romantique: ce qu'ils cherchent chez les femmes, c'est eux-mêmes, c'est leur idéal, et ils sont toujours et continuellement déçus parce que l'idéal, comme nous le savons, c'est qu'il n'est jamais possible de le trouver. Comme la déception qui les pousse de femme en femme donne à leur inconstance une sorte d'excuse mélodramatique, bien des drames sentimentales trouvent émouvante leur opiniâtre polygamie.
L'autre obsession est une obsession libertine, et les femmes n'y voient rien d'émouvant: du fait que l'homme ne projette pas sur les femmes un idéal subjectif, tout l'intéresse et rien ne peut le décevoir. Et précisément cette inaptitude à la déception a en soi quelque chose de scandaleux.
Aux yeux du monde, l'obsession du baiseur libertin est sans rémission (parce qu'elle n'est pas rachetée par la déception). »
Milan Kundera
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