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MES FABLES : N'en déplaise à votre Grandeur
N'EN DEPLAISE A VOTRE GRANDEUR
Comme tous les matins,
Se levant plein d’entrain,
La Vanité voûtée
par sa faim excitée
Ordonna au Désir
Son commis et vizir
De seller les destriers
S’en aller en guerriers
Affronter les tempêtes
Etendre les conquêtes.
-N’en déplaise à votre Grandeur
Si j’interromps votre ferveur,
Réfrène un brin vos convoitises
Contrariant vos hantises.
Mes chevaux jadis des pur-sang
Par nos chevauchées endiablées
Nos aventures effrénées
Sont plus que piètres canassons
Par malheur aussi, je me rouille
Ma vue peu à peu s’embrouille
Mon corps usé s’est alourdi
Mes membres se sont engourdis.
-Comment oses-tu caméléon
Toi bataillant comme un démon
Pour mon orgueil et mes trophées
Avoir des propos insensés
Froissant sans égard l’amour-propre
Par ces allégations âpres !
-Pardonnez-moi votre Grandeur
De manquer de feu et d’ardeur
Mais il faudrait vraiment dès lors
vous contenter des beaux trésors
accumulés de par le monde
Dont votre palais surabonde
Moi je prends, illico, forcé
De sa seigneurie congé.
Le Désir disparut
Fuyant l’être bourru
A l’appétit vorace
l’œil perçant de rapace
Qui revint au palais
L’air fier mais accablé
Maudissant à mort la mauviette
Qui le condamnait aux oubliettes.
*Nomad*
Tags : grandeur
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