• EXTRAITS D'OEUVRES : L'art de l'oisiveté

     

    EXTRAITS D'OEUVRES : L'art de l'oisiveté

     

    J’appris qu’être aimé n’est rien et qu’aimer est tout ; je compris également de plus en plus clairement que seule notre capacité à sentir les choses, à éprouver des sentiments rendait notre existence précieuse et gaie. Quel que fût l’endroit sur terre où j’apercevais ce qu’on nomme « le bonheur », je constatais que celui-ci naissait de la richesse de nos impressions. L’argent n’était rien, le pouvoir n’était rien ; on rencontrait beaucoup de personnes qui possédaient les deux et demeuraient pauvres. La beauté n’était rien ; certains hommes et certaines femmes demeuraient pauvres, eux aussi, malgré tout leur éclat. La santé, elle non plus, n’avait pas beaucoup de poids ; la forme de chaque personne dépendait de son état psychologique ; bien des malades heureux de vivre prospéraient jusqu’à la veille de leur mort, et bien des hommes en bonne santé dépérissaient avec angoisse dans la crainte de la douleur. En revanche, quand un homme éprouvait des sentiments intenses et les acceptait en tant que tels, quand il les cultivait et en jouissait au lieu de les rejeter et de les tyranniser, il connaissait toujours le bonheur. De même, la beauté ne rendait pas heureux celui qui la possédait, mais celui qui était capable de l’aimer, de la vénérer.

     

    Hermann Hesse, L'art de l'oisiveté

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  • Commentaires

    1
    murat1
    Mardi 24 Juillet 2012 à 02:06

    Bonne nuit (6)

    Merci pour ce beau partage, bonne nuit et à très bientôt.

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    2
    Mardi 24 Juillet 2012 à 20:44

    Merci pour votre visite et cette charmante carte.

    Amitiés

     

    3
    Mercredi 22 Août 2012 à 08:51

    J'ai beaucoup aimé ce texte et en particulier la dernière phrase:

    " De même, la beauté ne rendait pas heureux celui qui la possédait, mais celui qui était capable de l’aimer, de la vénérer."

    Marie

    4
    Vendredi 24 Août 2012 à 00:28

    Je te l'accorde, une vérité qui passe inaperçue

    Ibi

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