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LA CITHARE DU BONHEUR
C’était un homme droit et sincère qui cherchait le chemin du bonheur, qui cherchait le chemin de la vérité. Il alla un jour trouver un vénérable maître soufi dont on lui avait assuré qu’il pourrait les lui indiquer. Celui-ci l’accueillit aimablement devant sa tente et, après lui avoir servi le thé à la menthe, lui révéla l’itinéraire tant attendu : « C’est loin d’ici, certes, mais tu ne peux te tromper : au coeur du village que je t’ai décrit, tu trouveras trois échoppes. Là te sera révélé le secret du bonheur et de la vérité. »
La route fut longue. Le chercheur d’absolu passa maints cols et rivières. Jusqu’à ce qu’il arrive en vue du village dont son coeur lui dit très fort : « C’est là le lieu ! Oui, c’est là ! » Hélas ! Dans chacune des trois boutiques il ne trouva comme marchandises que rouleaux de fils de fer dans l’une, morceaux de bois dans l’autre et pièces éparses de métal dans le troisième. Las et découragé, il sortit du village pour trouver quelque repos dans une clairière voisine.
La nuit venait de tomber. La lune remplissait la clairière d’une douce lumière. Lorsque tout à coup se fit entendre une mélodie sublime. De quel instrument provenait-elle donc ? Il se dressa tout net et avança en direction du musicien. Lorsque, stupéfaction, il découvrit que l’instrument céleste était une cithare faite de morceaux de bois, des pièces de métal et des fils d’acier qu’il venait de voir en vente dans les trois échoppes du village.
A cet instant, il connut l’éveil. Et il comprit que le bonheur est fait de la synthèse de tout ce qui nous est déjà donné, mais que notre tâche d’hommes intérieurs est d’assembler tous ces éléments dans l’harmonie.
Conte soufi
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LE MENSONGE DE LA VERITE
Paradoxes du désir
Un jeune homme idéaliste avait un jour entendu dire que la vérité était une femme jeune, belle et désirable. Si désirable que l’homme suffisamment heureux pour faire sa rencontre se trouverait à jamais comblé. Dès cet instant, le jeune homme sentit son cœur se gonfler de désir pour la belle inconnue, et il jura de consacrer sa vie à la trouver.
Il la chercha d’abord dans les livres de sagesse et de philosophie, mais il découvrait sans cesse de nouveaux livres qui démentaient, preuve à l appui , les vérités publiées avant eux.
Il la chercha alors dans les religions, car chaque religion prétendait posséder la vérité ultime ; mais cette vérité était ardemment contestée par les autres religions.
Alors, il la chercha dans le vaste monde. Chaque fois qu’il arrivait dans une ville ou un village, il demandait :
» Connaissez-vous la vérité ? Vit-elle ici ? »
Et à chaque fois, on lui répondait :
» La vérité ? Oui, elle est passée par ici, il y a bien longtemps. Mais elle est repartie, et personne ne sait où elle s’en est allée. »
Lorsqu’il eut visité chaque ville de chaque pays, et que plus de la moitié de sa vie se fut écoulée, notre chasseur de vérité abandonna les hommes et se tourna vers la nature. Il interrogea longuement les arbres, les montagnes, les forêts, les océans, et également les oiseaux, les poissons, les mammifères et même les insectes. Il leur demandait :
» Connaissez-vous la vérité ? Vit-elle ici ? »
Et arbres, montagnes, forêts, océans, oiseaux, poissons, mammifères et insectes lui répondaient invariablement, dans leurs langages propres : » La vérité ? Oui, nous l’avons vu passer il y a bien longtemps. Mais elle ne s’est pas attardée, et qui sait où elle peut bien être à présent ? »
Le jeune homme était devenu un vieil homme, et il cherchait toujours la vérité. Après avoir épuisé les ressources de la sagesse, des hommes et de la terre, il parvint dans un grand désert de sable blanc. Et il interrogea le désert :
» Sais-ru où se trouve la vérité ? »
Et le désert répondit :
» Elle se trouve ici. Car je suis la vérité. »
Mais à force de chercher la vérité, le vieux noble avait appris à reconnaître les artifices et à éluder les tentations. Il sut aussitôt que le désert mentait, et il poursuivit sa route.
Finalement, il parvint au bout du monde. Là%3
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Quantité ou qualité?
La quantité, voilà ce que recherche la majorité des humains : quantité de nourriture, d’argent, de possessions de toutes sortes ; même dans l’amitié et dans l’amour, ils veulent la quantité. Et pourtant il faut savoir que la recherche de la quantité non seulement nous disperse et complique notre existence, mais encore contribue à développer notre nature inférieure en créant de plus en plus de désirs, de besoins. Elle entrave donc tout progrès spirituel et, avec le temps, elle entraîne la stagnation et la mort.
La recherche de la qualité, au contraire, nous fait évoluer, car la qualité appartient à un ordre de choses supérieur, elle possède des vibrations plus pures, plus lumineuses, plus puissantes. Celui qui recherche la qualité se rapproche de longueurs d’onde de plus en plus subtiles, jusqu’à atteindre le point le plus vibrant, le sommet, l’esprit. On peut donc dire que la quantité appartient à la matière et la qualité à l’esprit.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
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PUCELLE
Précieuse pucelle
Sous sempiternelle tutelle
Languissante dans la citadelle
Où rôdent mille sentinelles
Tu ne rêves plus de faire la belle
D’une vie de Polichinelle
As-tu perdu la fibre rebelle ?
Est-ce sans appel ?
Ton corps d’algazelle
Sous l’assaut continuel
De privations cruelles
Répand des bouquets sensuels
faisant vibrer
Les cœurs arcs-en-ciel
Des fous romanichels
Aux élans passionnels
Aux dérives obsessionnelles
A qui tu inspires
De voluptueuses villanelles.
Adorable pucelle
Cette nuit inhabituelle
Dans les feux de tes prunelles
Je vois le chevalier providentiel
Ton reflet intemporel
Qui dans son étreinte fusionnelle
T’initieras aux frémissements charnels.*Nomad*
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