• MES NOUVELLES : Mélanie

     

    Olivier, Vincent et Charles étaient de grands amis, toujours inséparables. Jeunes, ils croquaient la vie à belles dents.La jeunesse, dit-on, a sa part de folie et les trois amis n'en manquaient pas.Cette folie spontanée ou plutôt cette ivresse des sens en faisait des êtres animés, charnels, aventuriers.
    La vie des trois compagnons bascula le jour où ils rencontrèrent Mélanie.Elle était de leur âge, d'une beauté incomparable et séduisait à coup sûr tous les jeunes loups qui l'approchaient .Elle avait un magnétisme dans son regard, une silhouette fine et la démarche assurée.On ne pouvait que l'adorer.
    Mélanie était d'une réserve exemplaire, elle semblait trop mûre pour son âge, ses yeux étaient comme un livre ouvert où les qualités du coeur se lisaient avec aisance par un oeil connaisseur.
    Les trois lascars tombèrent éperdument amoureux de cette nymphette venant incendier les coeurs en quête d'amour idéal, de Beauté, de volupté.
    Les trois prédateurs multiplièrent les assauts, s'ingénièrent dans les manoeuvres de séduction, chacun rêvait de l'instant où ce trésor serait le sien, l'aduler, en jouir.
    Mélanie finit un jour par craquer.Comme toutes les filles de son âge, elle espérait l'amour, elle qui n'avait jamais connu ce lien fort, cette union grisante de deux coeurs enflammés.
    Elle craqua pour Olivier.Elle le trouvait charmant, amusant, puéril.On ne les voyait désormais qu'ensemble.Mélanie finit par s'installer chez l'élu de son coeur, tout au fond d'elle-même, elle nourrissait ce voeu pieux de fonder un jour un foyer et pourquoi pas avoir un enfant ou deux, fruits de l'amour.
    Pendant ce temps, les relations entre les trois compères s'étaient détériorées. Vincent et Charles s'écartèrent d'Olivier.Ils digéraient mal leur échec et leur dépit amoureux .De même ils étaient jaloux et enviaient ce bonheur dont rayonnait le visage de leur ami.Olivier en était ulcéré. Il se sentait parfois coupable, compatissait, redoublait d'efforts pour les récupérer. Il ne pouvait se résigner à l'idée de les perdre, eux avec qui il a partagé de longues années teintées d'amitié de fraternité et de folie.Il en souffrait vraiment
    Ce mercredi 20 décembre était jour d'anniversaire pour Olivier.Il invita beaucoup de ses copains et amis.Il avait insisté fort pour que Vincent et Charles soient parmi les fêtards.Ils ne déclinèrent pas l'invitation.
    La boisson coula à flots et même Mélanie but quelques verres de trop.Elle désirait à fond partager la joie de son amoureux, elle qui ne touchait guère à l'alcool.
    Tard dans la nuit, les convives commencèrent à déserter l'appartement d'Olivier qui pria Vincent et Charles de demeurer encore, il les avait vraiment dans la peau!
    L'horreur se produisit cette nuit festive où les démons étaient aussi de la partie.Olivier "offrit" les charmes de sa campagne en pâture à ses deux acolytes.La pauvre était dans un état second, comme droguée.Ils abusèrent d'elle à tour de rôle et la laissèrent là, seule, presque inerte.
    Leur amitié était à nouveau scellée!!!


    *Nomad*
    10/08/2010

     


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  • APHORISMES

     

     

    -Une des sources les plus fréquentes d'erreur est de prétendre expliquer avec la raison des actes dictés par des influences affectives ou mystiques.

    -L'anarchie est partout quand la responsabilité n'est nulle part.

    -Ce n'est pas à la raison, mais au bon sens, qu'il eût fallu jadis élever un temple. Beaucoup d'hommes sont doués de raison, très peu de bon sens.

    -Les volontés précaires se traduisent par des discours, les volontés fortes par des actes.

    -Des hommes d'intelligence supérieure ont parfois, au point de vue sentimental, une mentalité voisine de celle d'un sauvage.

    -On rencontre beaucoup d'hommes parlant de liberté, mais on en voit très peu dont la vie n'ait pas été principalement consacrée à se forger des chaînes.

    -La compétence sans autorité est aussi impuissante que l'autorité sans compétence.


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    La musique divine ne cesse jamais de faire entendre ses harmonies en nous-mêmes mais la vie des sens est si bruyante qu'elle noie cette subtile mélodie, différente de tout ce que l'ouïe peut discerner et infiniment supérieure à toute réalité sensible.

     Ghandi


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    Que vous soyez fier comme un coq, fort comme un boeuf, têtu comme une mule, malin comme un singe, chaud lapin ou fine mouche, vous êtes tous un jour ou l'autre devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche.

     Vous arrivez frais comme un gardon à votre premier rendez-vous et là, pas un chat ! Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin. Le type qui vous a obtenu ce rancard, avec lequel vous êtes copain comme cochon, vous l'a certifié :

     - " Cette poule a du chien, Une vraie panthère ! "

     C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un chien.

     Vous êtes prêt à gueuler comme un putois, mais non, elle arrive. Bon, dix minutes de retard, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard.

     Sauf que la fameuse souris est en fait plate comme une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine.

     Vous restez muet comme une carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous noyez le poisson.

     Vous avez le bourdon, envie de verser des larmes de crocodile. Vous finissez par vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre. Vous avez beau être doux comme un agneau, faut pas vous prendre pour un pigeon !

     


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  • APHORISMES

     

    Tout notre mal vient de ne pouvoir être seuls : de là le jeu, le luxe, la dissipation, le vin, les femmes, l'ignorance, la médisance, l'envie, l'oubli de soi-même et de Dieu.


    Jean de La Bruyère


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    APHORISMES

     

    DES MOTS POUR LES MAUX

    Tel un corps décharné
    la Frustration peinée
    vagabondait faiblarde
    la face trop blafarde
    Elle vit Déception
    sa soeur d'affliction
    celle-ci effarée
    semblait désemparée
    - Pauvre petit amour
    Presqu’à tous les détours
    nous guette l'infortune
    notre douleur commune.
    Déception aux abois
    avait perdu la voix
    dupée par le mirage
    son coeur n'était que rage
    -Allons chez notre amie
    Pour un brin de répit
    Le fée Consolation
    Aux exquises potions
    Ses mots doux réconfortent
    Et sa vertu transporte.
    Arpentant leur chemin
    Elles croisent soudain
    Obsession leur cousine
    La sinistre vermine
    qui fixait l’horizon
    soûlée de déraison.
    Brouillée par sa hantise
    et sa vue imprécise
    Elle n’eut d’ascendant
    Sur le duo détalant.
    La fée Consolation
    soeur de Compassion
    Offrit un bol d’espoir
    Aux martyrs des déboires
    De la douceur au miel
    Pour dissiper le fiel
    -Je n’ai pas d’élixir
    Maîtrisant le désir
    Un sourire, des mots
    Apaisent bien de maux.
    Un sommeil hypnotique
    Prit tôt nos frénétiques
    Qui rêvaient de ballade
    Aux prés et de gambade
    Li bé rées
    Du dé sir
    Et la quê te
    du plai sir

    Bzzz Bzz

    *Nomad*


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  •  Le joujou du pauvre


    Je veux donner l'idée d'un divertissement innocent. Il y a si peu d'amusements qui ne soient pas coupables !

    Quand vous sortirez le matin avec l'intention décidée de flâner sur les grandes routes, remplissez vos poches de petites inventions d'un sol, - telles que le polichinelle plat mû par un seul fil, les forgerons qui battent l'enclume, le cavalier et son cheval dont la queue est un sifflet, - et le long des cabarets, au pied des arbres, faites-en hommage aux enfants inconnus et pauvres que vous rencontrerez. Vous verrez leurs yeux s'agrandir démesurément. D'abord ils n'oseront pas prendre; ils douteront de leur bonheur. Puis leurs mains agripperont vivement le cadeau, et ils s'enfuiront comme font les chats qui vont manger loin de vous le morceau que vous leur avez donné, ayant appris à se défier de l'homme.

    Sur une route, derrière la grille d'un vaste jardin, au bout duquel apparaissait la blancheur d'un joli château frappé par le soleil, se tenait un enfant beau et frais, habillé de ces vêtements de campagne si pleins de coquetterie. Le luxe, l'insouciance et le spectacle habituel de la richesse, rendent ces enfants-là si jolis, qu'on les croirait faits d'une autre pâte que les enfants de la médiocrité ou de la pauvreté. A côté de lui, gisait sur l'herbe un joujou splendide, aussi frais que son maître, verni, doré, vêtu d'une robe pourpre, et couvert de plumets et de verroteries. Mais l'enfant ne s'occupait pas de son joujou préféré, et voici ce qu'il regardait :

    De l'autre côté de la grille, sur la route, entre les chardons et les orties, il y avait un autre enfant, pâle, chétif, fuligineux, un de ces marmots-parias dont un œil impartial découvrirait la beauté, si, comme œil du connaisseur devine une peinture idéale sous un vernis de carrossier, il le nettoyait de la répugnante patine de la misère.

    A travers ces barreaux symboliques séparant deux mondes, la grande route et le château, l'enfant pauvre montrait à l'enfant riche son propre joujou, que celui-ci examinait avidement comme un objet rare et inconnu. Or, ce joujou, que le petit souillon agaçait, agitait et secouait dans une boîte grillée, c'était un rat vivant ! Les parents, par économie sans doute, avaient tiré le joujou de la vie elle-même.

    Et les deux enfants se riaient l'un à l'autre fraternellement, avec des dents d'une égale blancheur.

    Charles Baudelaire- Le Spleen de Paris

    APHORISMES

     


    Commentaire littéraire :

    Le premier paragraphe commence par une description précise de là où est l’enfant riche. A la ligne 1 (Chiasme) « Sur la route… ». Cette structure est reprise à la ligne 15 « de l’autre coté…la route ». Riche description méliorative car on a des termes positifs comme : Joli château, vaste jardin, enfant beau et frais, la blancheur, frappé par le soleil, si plein de coquetterie. (Intensif et mélioratif) Tout ce premier paragraphe est lié à la condition sociale de l’enfant riche.
    « Si, jolie,… » Intensif. Généralisation de la beauté des enfants riche.
    Les noms communs : luxe, richesse et innocence insistent sur la condition aisée de l’enfant. Une antithèse avec pauvreté et médiocrité.
    L’antithèse est la figure centrale de ce poème.
    Pâte : expression métaphorique du moule souligne ici la différence entre les deux mondes.
    Pauvre = Mauvaise pâte
    Riche = Bonne pâte.
    Ligne 10 : description du joujou du riche méliorative : splendide (Hyperbole) verni, doré,… Eloge de la beauté du jouet, de la richesse.
    Comparaison entre le jouet et son maître. Les mots des lignes 11 et 12 sont mélioratifs.
    Mais le mot « verroteries » montre que ce jouet est très beau mais que c’est du toc.
    Pourpre = évêque.
    Ce jouet est comme une poupée, pantin car il a une robe pourpre. Verroterie annonce la fascination de l’enfant riche pour le rat vivant de l’enfant pauvre.
    Vie riche = monotone, en toc, …

    A la fin du 3ème paragraphe nous avons « : » (ligne 14) il ouvre sur la pauvreté qui opère la transition entre la description de l’enfant riche et le pauvre. Mise en valeur de l’enfant pauvre, de ce que regarde le riche.
    Chiasme à la ligne 15, symbolise sur le plan rhétorique l’opposition. Sémantique entre l’enfant riche et le pauvre.
    à Péjoratif : enfant pauvre et son univers, « charbon et les orties » (ligne 14), cela représente la pauvreté et le sauvage, la liberté du pauvre.
    La pauvre vit hors des cages, il est libre alors que le riche est surveillé. Il relaie le point de vue de la condition sociale. Il fait de l’enfant pauvre quelque chose de plus.

    Ils sont tous deux innocents : « marmots » : familier (ligne 16) « parias » : marginal donc péjoratif car rejeté par la société. Mais à la ligne 18, Baudelaire retourne la situation et fait de la laideur apparente quelque chose de beau avec à la ligne 19 : « une peinture idéale » compare avec le peintre, l’artiste, le connaisseur.
    Célèbre la beauté de la laideur apparente (= Les Fleurs du Mal) car il compare à la ligne 18 et 19 « un œil impartial » à l’œil de l’artiste peintre qualifié de connaisseur (ligne 19) il est donc capable (ligne 20 et 21) de trouver l’enfant laid et pauvre, BEAU.
    A travers les mots « répugnante patine » (ligne 20), Baudelaire se moque des bourgeois, satire.
    Ligne 22 : On voit bien la position de l’auteur : il critique les bourgeois qui sont responsables du clivage social. Car si ils donnent au pauvre, ils perdraient de la richesse.
    Séparant de monde : grande route (pauvre) / château (riche) = allégorie.

    En fait, le riche est fasciné par le pauvre et son jouet : adverbe « avidement », « rare » et adjectif « inconnu ». Le lecteur n’identifie que tard ce qu’est ce jouet « Un rat vivant » ligne 27 et 28.
    Pour souligner la pauvreté du 2ème enfant l’auteur précise aux lignes 28/29 que ce rat a été tiré de la vie elle-même par les parents de l’enfant. Le rat représente la misère, la maladie, la saleté.

    Au deux dernière lignes, on a une chute avec une morale implicite car malgré leurs différences sociales, les deux enfants sont égaux et sont aussi beaux l’un que l’autre.
    L’égalité entre les deux enfants est évoquée par les mots « fraternellement », « égale », « blancheurs ».
    « égale » est mis en italique pour insister sur cette égalité. L’expression pronominale « se riaient… »
    C’est un lien réciproque.
    Blancheur : pureté, innocence des deux enfants.


    Conclusion

         Le poème en prose Le Joujou du pauvre est basé sur une figure de rhétorique principale, l’antithèse entre l’enfant riche et le pauvre. Nous constatons que l’enfant riche est fasciné par le jouet de l’enfant pauvre (le rat vivant), alors que le riche en possède un beaucoup plus beau. La différence sociale est symbolisée par des barreaux. Ce que montre la thèse de Baudelaire est en faveur d’une égalité sociale. Ce texte est un apologue car il contient une morale implicite infirmant que nous sommes tous égaux.
         Nous pouvons comparer ce poème à une autre forme d’apologue, les fables, qui délivrent toute une morale implicite ou explicite comme La jeune veuve de La Fontaine qui dénonce l'hypocrisie des femmes avec une fausse tristesse quand elles perdent leur mari.


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  • APHORISMES 

     

    " Ceux qui ont suivi mon cheminement jusqu'ici ne seront pas surpris de lire qu'à mon sens, cette réflexion devrait partir d'une idée centrale que toute personne puisse s'identifier, ne serait-ce qu'un peu, au pays où elle vit, et à notre monde d'aujourd'hui. Ce qui implique un certain nombre de comportements, et d'habitudes à prendre, tans de la part de la personne elle-même que de la part de ses interlocuteurs, individus ou collectivités.
    Chacun d'entre nous devrait être encouragé à assumer sa propre diversité, à concevoir son identité comme étant la somme de ses diverses appartenances, au lieu de la confondre avec une seule, érigée en appartenance suprême, et en instrument d'exclusion, parfois en instrument de guerre. Pour tous ceux, notamment, dont la culture originelle ne coïncide pas avec celle de la société où ils vivent, il faut qu'ils puissent assumer sans trop de déchirements cette double appartenance, maintenir leur adhésion à la culture d'origine, ne pas se sentir obligés de la dissimuler comme une maladie honteuse, et s'ouvrir parallèlement à la culture du pays d'accueil."

    Identités meurtrières, Amin Maalouf


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